Vignoble Têtes au vent : audace et liberté, du cœur à la bouteille

Vins nature

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Annie Ferland et Pierre Hébert sont impatients de faire découvrir au public les vins qu'ils ont élaborés avec passion et ambition.

C’est le fruit d’un pur hasard si Pierre Hébert s’est retrouvé en plein cœur de Lanaudière, sur une terre de Sainte-Marie-Salomé, il y a un peu plus de dix ans. Sa passion pour les bons vins et sa quête d’un projet de retraite, tout sauf ordinaire, l’y ont conduit, à son plus grand bonheur. Aux termes de nombreuses années d’apprentissage et de travail acharné, c’est finalement dans quelques semaines que le vigneron accueillera les premiers visiteurs dans son vignoble et que ses premières bouteilles destinées à la commercialisation prendront le chemin des foyers et des restaurants montcalmois, lanaudois et au-delà, espère-t-il.

« Tout a commencé avec une balade à moto dans les Cantons-de-l’Est. On revenait de faire la route des vins et je me suis dit : pourquoi pas un vignoble ? », se rappelle Pierre Hébert. Cette idée peu banale pouvait alors paraître folle pour un homme n’ayant ni expérience ni connaissance en viticulture, et encore moins en agriculture. « À l’époque, le plus gros bidule motorisé que j’avais utilisé dans ma vie, c’était une tondeuse », mentionne le vigneron en riant. Pourtant, il n’a pas hésité bien longtemps avant de se lancer à pieds joints dans l’aventure. Une à une, il a posé les pierres du vignoble que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de Têtes au vent; en hommage à l’audace et la liberté… de croire, de rêver. Ce nom qui veut maintenant tout dire pour le vigneron, il espère qu’il retentira fort et loin chez les amateurs de vins nature québécois.

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Dans l’ordre habituel; Denis Demers, employé; Pierre Hébert, vigneron-propriétaire; Annie Ferland, vigneronne; Camille Legault-Coulombe, employée; et Anne Hébert, fille et collaboratrice au vignoble.

Patience et ambition

Au gré du travail de la terre, des vignes semées au champ et des raisins pointant timidement le bout du nez d’une année à l’autre, le vignoble Têtes au vent a germé. Parti de rien du tout, M. Hébert a tout bâti : « J’ai planté mes vignes en 2014. Il aura fallu environ 7 ans pour qu’elles produisent suffisamment de raisins et des raisins de belle qualité. » Fallait-il réellement attendre tout ce temps ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, le vigneron souhaitait prendre son temps et s’assurer d’avoir le raisin optimal avant de vinifier. Ayant le sentiment d’être sur le point d’atteindre un résultat satisfaisant en 2021, il a planifié la construction de son chai l’an dernier. Il y a fait ses premières vinifications à l’intérieur d’imposantes cuves avec son acolyte Annie Ferland. La sommelière de formation s’est jointe à lui au même moment. Ensemble, ils ont développé des vins de qualité, à leur image et surtout naturels.

©Photo gracieuseté

Le vigneron a usé de patience afin de s'assurer de la qualité de ses raisins avant de commencer les vinifications.

La nature comme maître d’œuvre

« Il n’y a aucun intrant, pas de sulfites, aucun produit œnologique. La fermentation se fait à partir des levures indigènes, c’est-à-dire ce qu’il y a sur la peau des raisins », explique Pierre Hébert. Cette volonté de demeurer loin de tout produit chimique pose son lot de défis, certes, mais elle pousse surtout l’équipe à se surpasser pour se faire allier de la nature et créer avec elle la recette parfaite.

« Nous avons 11 variétés de cépages au champ présentement. Tu vois, dans cette cuve, il y a trois cépages… même quatre. » Quatre années de tests, c’est ce qu’il lui aura fallu pour dénicher des saveurs qu’il est aujourd’hui fier de présenter.

Au jour du lancement, soit le 24 juin prochain, deux vins blancs, un vin rouge et un rouge pétillant seront disponibles. « Cette année, c’est ce qu’on a. L’an prochain, je ne sais pas. On verra ce que la nature nous réserve ! Les vins nature ne seront jamais identiques », d’ajouter Annie Ferland.

Dans son vignoble, Pierre Hébert cultive 11 cépages différents à partir desquels il crée ses vins nature.

Grâce à ses deux hectares de terre et ses 12 000 vignes, Pierre Hébert prévoit embouteiller 7 700 unités de ses premières cuvées officielles. À pleine maturité, il estime que son vignoble pourra produire annuellement 14 000 bouteilles.

Outre la possibilité d’y faire ses achats, le vignoble proposera ponctuellement des ateliers, des visites au champ et au chai, de même qu’une terrasse où profiter d’une bonne dégustation dans un décor enchanteur.

Le Vignoble Têtes au vent est situé au 190, chemin Saint-Jean, à Sainte-Marie-Salomé. Une porte ouverte se déroulera les 24 et 25 juin prochains pour le public. Le 26 juin aura lieu l’inauguration officielle à laquelle élus, restaurateurs et propriétaires d’épiceries fines seront conviés. Pour plus d’informations, recherchez Vignoble Têtes au vent sur Facebook ou composez le 514 886-3506.

Commentaires