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10 mai 2023

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

« Les activités de remblai doivent cesser immédiatement » - Véronique Venne

Sainte-Marie-Salomé

Manifestation Sainte-Marie-Salomé

©Photo gracieuseté - Véronique Venne

Une manifestation a eu lieu le 10 mai, témoignant du mécontentement et des inquiétudes des citoyens de Sainte-Marie-Salomé.

Depuis près de deux ans, des activités d’enfouissement de sols excavés ayant cours sur le terrain d’une ancienne sablière du chemin Montcalm minent le quotidien des quelque 1200 résidents de la municipalité de Sainte-Marie-Salomé. Or, il se trouve que ces activités se déroulent sans autorisation et contaminent le sol qui devait pourtant être destiné à l’agriculture après le remblayage. Au su de ces faits, la mairesse Véronique Venne sonne l’alarme et interpelle les instances gouvernementales afin de faire cesser, sans délai, les opérations illégales qui se déroulent sur son territoire.

« Il faut que ça bouge ! La prochaine étape, ce sera d’aller m’enchaîner à la barrière de la carrière », prévient avec conviction Véronique Venne. Exaspérée par le statu quo, la mairesse se dit prête à tout pour mettre fin au fiasco. La situation actuelle est selon elle devenue insoutenable et elle somme donc les instances gouvernementales d’agir pour faire respecter leurs lois et règlements, enfreints dans ce dossier.

 « Les analyses du ministère de l'Environnement ont prouvé que le terrain est contaminé et des sanctions administratives pécuniaires ont été émises. La Commission de la protection du territoire agricole (CPTAQ) a aussi envoyé un avis de non-conformité au propriétaire du site. Maintenant la question c’est : pourquoi ça continue ? » La mairesse Venne est consternée de voir que rien ne bouge entre les mains des instances. « On est dans la maison des fous en ce moment ! »

Manifestation Sainte-Marie-Salomé

©Photo gracieuseté - Véronique Venne

D'après les analyses effectuées par la ministère de l'Environnement, la présence de contaminants dans les sols déversés a été confirmée.

Autorisation caduque

En effet, les sommes exigées (totalisant 22 000 $) au propriétaire, au contrôleur et aux transporteurs pour le dépôt de sols contaminés sur un terrain où ce type de dépôt n’est pas permis ne semblent pas refroidir le gestionnaire des opérations, Martin Archambault, qui n’a jamais interrompu ses activités. Selon l’estimation de Mme Venne, entre 100 et 300 camions transitent chaque jour vers l’ancienne carrière pour y déverser des sols excavés, et ce, sans aucune autorisation valide. « Nous avons appris que la CPTAQ avait émis une autorisation au propriétaire pour le remblayage en 2019. Toutefois, il y avait des conditions, dont l’obligation qu’un agronome soit sur place pour superviser les opérations », explique la mairesse. C’est lorsqu’elle aurait constaté que certaines conditions n’avaient pas été respectées que la CPTAQ aurait émis son avis de non-conformité au propriétaire, rendant l’autorisation nulle et non avenue.

Dans les circonstances, Mme Venne s’explique mal pourquoi aucune action des ministères n’est encore intervenue pour mettre un terme définitif à des activités qui n’ont pas lieu d’être. D’autant plus que celles-ci posent des enjeux sérieux pour l’environnement, la sécurité et la qualité de vie. « Il n’est pas normal que nous soyons autant dépourvus de pouvoir. Nous sommes pris en otage », déplore-t-elle. Sans intervention des autorités gouvernementales, la municipalité n’aurait d’autre recours que de se tourner vers les tribunaux afin d’obtenir une injonction ordonnant la cessation des activités. « Ce n’est pas aux contribuables de payer pour ça, martèle toutefois la mairesse. Les ministères ont des lois et des règlements; c’est à eux de veiller à les faire respecter. »

Manifestation Sainte-Marie-Salomé

©Photo gracieuseté - Véronique Venne

Le non-respect des conditions imposées par la CPTAQ dans le cadre de l'autorisation émise pour le remblayage sur le terrain de l'ancienne sablière invalide cette dernière.

Mobilisation citoyenne

Face à l’inquiétude grandissante au sein de la communauté, le conseil municipal a adopté une résolution enjoignant les instances gouvernementales à intervenir en ce sens lors de la séance du 1er mai. Une cinquantaine de citoyens se sont déplacés pour signifier leur appui, de même que le député Louis-Charles Thouin qui apporte son soutien aux Saloméens dans ce dossier.

Une manifestation symbolique s’est également déroulée le mercredi 10 mai en matinée, rassemblant encore une fois plusieurs citoyens mécontents et inquiets devant le site. Une rencontre doit avoir lieu le 11 mai entre la municipalité, le ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et la Commission de la protection du territoire agricole.

La mairesse espère que l’issue de cette rencontre sera favorable; sans quoi elle n’hésitera pas à se mettre elle-même en travers du chemin pour forcer l’arrêt des activités.  

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