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11 août 2021

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Confinement du sport : Une menace réelle pour la santé des jeunes filles

Une fille sur quatre ne s’engage pas à reprendre le sport une fois les restrictions levées

Sport

©Photo depositphotos

L’inactivité des jeunes filles entraine des impacts négatifs sur leur santé mentale et physique, de même que sur leurs liens sociaux.

Une nouvelle étude récemment menée par Femmes et sport au Canada, en partenariat avec E-Alliance et la Fondation Bon départ de Canadian Tire, suggère qu’une fille sur quatre, âgée de 6 à 18 ans, ne s’engage pas à reprendre la pratique du sport une fois les restrictions de la COVID-19 levées. Ce constat fort préoccupant pour la santé des principales concernées amène différents acteurs à se mobiliser pour renverser la tendance. C’est notamment le cas de Loisir et Sport Lanaudière.

L’organisme régional a précisé l’enjeu de l’engagement sportif chez les jeunes filles à titre de priorité dans son plan de relance post-covid. « Durant la pandémie, les jeunes ont perdu la chance d’avoir accès aux plateaux sportifs, sans compter les impacts financiers subis par les familles qui sont venues accentuer l’enjeu », expose Alexandra Ayotte, agente de développement dédiée au sport et à l’activité physique auprès des jeunes chez Loisir et Sport Lanaudière.

Avant même l’apparition de la COVID-19, plusieurs obstacles étaient déjà connus pour rebuter les filles à pratiquer un sport. L’étude Alerte COVID : Impact de la pandémie sur les filles dans le sport en cite cinq principaux :

  • L’accès aux installations et aux programmes;
  • La qualité des programmes;
  • Alternatives / autres intérêts;
  • Le coût de la participation;
  • Le manque de confiance en soi.

Rallumer l’étincelle

Forcées à l’arrêt avec l’implantation des restrictions sanitaires, les filles pour qui l’engagement au sport était déjà précaire semblent avoir vu s’étioler la motivation qu’elles entretenaient fragilement avant le confinement. « On remarque que beaucoup de filles ont perdu le sentiment d’efficience, qu’elles se sentent déconditionnées au sport », poursuit Mme Ayotte. En ce sens, l’organisme travaille étroitement avec ses partenaires afin de faire la promotion du plaisir par le sport avant la performance. Loisir et Sport Lanaudière offre entre autres de la formation aux entraineurs visant à les aider à intégrer adéquatement les filles et les minorités au sein de leurs organisations.

Sur le terrain, les observations ont révélé que la motivation intrinsèque était déterminante dans la pratique du sport chez les jeunes, particulièrement à l’adolescence. Chez les jeunes filles, l’interaction sociale et le sentiment d’appartenance à un groupe s’inscrivent comme des déterminants importants à la motivation. L’agente de développement soutient notamment que l’on doive travailler à abolir les commentaires nuisibles liés à la diversité corporelle ou aux compétences techniques, par exemple, afin de revenir à une pratique positive du sport. L’organisme préconise également l’ouverture au dialogue entre les différentes organisations sportives, tant scolaires que municipales, et leur clientèle. « Souvent, ça ne prend pas grand-chose pour allumer l’étincelle. » Alexandra Ayotte suggère que certains gestes simples tels que l’augmentation des temps de pause, l’organisation d’activités sociales en dehors des pratiques ou le fait d’offrir des choix aux filles et de les impliquer dans la prise de décisions puissent contribuer à les accrocher au sport.

Un abandon lourd de conséquences

Malgré un intérêt effrité, les jeunes filles sondées dans le cadre de l’étude ont reconnu que la diminution de la pratique sportive avait eu des impacts négatifs sur leur santé mentale et physique, de même que sur leurs liens sociaux. Alors que le temps d’écran a gagné en importance au détriment de l’activité physique depuis le début de la pandémie, une escalade de l’anxiété chez les jeunes a été observée. « Les filles adolescentes respectent le temps recommandé d’activité physique quotidienne dans une proportion de 11% seulement », mentionne Mme Ayotte. Elle explique cette chute drastique par la diminution des opportunités de bouger et par la rareté des options familiales à l’âge adolescent. En effet, l’engagement sportif des parents joue un rôle déterminant sur l’engagement des enfants.  

Soutenir à large échelle

Les obstacles à la pratique sportive étant nombreux, Loisir et Sport Lanaudière a mis en place différentes actions dans les derniers mois. La recrudescence de l’enjeu concernant la clientèle féminine a mené l’organisme à établir un nouveau partenariat avec Fillactive. Le renouvellement de son programme d’aide visant à améliorer l’accessibilité physique et financière aux activités sportives a aussi été confirmé pour septembre. La campagne J’entraine des sourires a également été lancée par Loisir et Sport Lanaudière dans la dernière année afin de soutenir les 49 services de loisir municipal et les quelque 200 clubs et fédérations qu’elle regroupe dans le recrutement d’entraineurs. « Il y a un manque d’entraineurs cirant présentement », note Mme Ayotte. La cessation des activités des clubs sportifs étalée sur plusieurs mois a eu pour effet, dans bien des cas, d’inciter les entraineurs à se réorienter, faute de travail.

À propos

L’étude dirigée par Femmes et sport Canada s’est intéressée aux filles qui pratiquaient un sport au moins une fois par semaine avant la pandémie. Si le quart de celles-ci ne se réengagent pas, comme le suggèrent les sondages réalisés, cela représentera plus de 350 000 filles canadiennes qui auront rompu avec la pratique de leur sport.

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