Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Économique

Retour

07 juillet 2021

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

La survie d’une entreprise en péril faute de main-d’œuvre

Léo Mailhot inc.

Éric et Ariane Mailhot

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Éric Mailhot et Ariane Mailhot se désolent de voir la cour vide en raison des retards de production.

Rien ne va plus pour l’entreprise de fabrication de palettes et de boîtes de légumes Léo Mailhot inc. à Saint-Alexis. Ce n’est pas le travail qui manque, bien au contraire. L’entreprise est plutôt contrainte d’augmenter ses délais de production et de refuser des contrats, faute de main-d’œuvre pour accomplir le travail. Comble du désespoir, l’entreprise devait recourir aux services de douze travailleurs guatémaltèques. Or, les travailleurs attendus en décembre dernier ne sont toujours pas arrivés.

La lourdeur administrative met les activités de l’entreprise en péril, ni plus ni moins. « Nous ne sommes pas considérés comme une entreprise agricole ou agroalimentaire, malgré que nos produits soient essentiels pour les producteurs maraîchers », se désole Ariane Mailhot, coordonnatrice des ressources humaines et assistante à la direction chez Léo Mailhot inc. Les boîtes à légumes conçues dans leur atelier servent à contenir les semences et les récoltes, à l’entreposage et parfois au transport des produits cultivés par les agriculteurs. « Si nous n’avons pas de produits à livrer à nos clients, les légumes vont rester dans les champs, il va y avoir des pertes et les répercussions vont être énormes », remarque Ariane Mailhot.

Léo Mailhot

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Douze travailleurs étrangers devaient venir prêter main forte à l'entreprise en décembre dernier. Ils ne sont toujours pas arrivés.

Des délais lourds de conséquences

N’étant pas jugée prioritaire, la demande d’accès à des travailleurs étrangers est donc constamment relayée en dessous de la pile. Pourtant, la demande pour ces travailleurs a été formulée longtemps d’avance, soit en juillet 2020. « Tout est accepté. Il ne reste qu’à ce que les visas soient émis par le Bureau des visas », explique Mme Mailhot.

Bien au fait du dossier, le député fédéral de Montcalm, Luc Thériault qualifie cette situation de réel musée des horreurs. « Chaque année, c’est le même problème qui revient. Les délais sont indécents et c’est le cas typique de la paperasse administrative qui met un frein au développement économique », s’insurge M. Thériault. Il est selon lui inconcevable que l’entreprise Léo Mailhot inc. ne soit pas considérée prioritaire alors qu’elle fait directement partie de la chaîne alimentaire.

Puisque les travailleurs étrangers n’arrivaient pas, l’équipe locale du Bloc Québécois a entamé des suivis auprès de Services Canada et du ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration à compter du 1er février. Malgré de multiples appels, toujours aucune trace des douze travailleurs étrangers convoités. « Il y a une congestion administrative; aucun moyen de mettre le dossier prioritaire. Et il faut prendre en compte la quarantaine », poursuit le député.

Il déplore que ce soient les entrepreneurs qui fassent les frais d’une mauvaise gestion initiale du dossier. Selon lui, Léo Mailhot inc. n’est pas la seule entreprise à subir des problèmes engendrés par les délais administratifs indus. « C’est un non-sens que les études d’impact sur le marché du travail doivent être répétées chaque année. La durée du visa devrait être rehaussée à trois ans et la mobilité des travailleurs rendue possible en fonction des besoins sur le territoire », suggère M. Thériault. En réalité, ces suggestions sont celles du milieu lui-même. M. Thériault en fait un cheval de bataille depuis le début de son mandat.

Léo Mailhot

©Photo gracieuseté

À pareille date l’an dernier, l’entreprise avait fabriqué plus de 6000 boîtes à légumes.

Tenir le fort

Entre temps, l’équipe de direction n’a pas ménagé les efforts pour tenter de recruter du personnel à l’échelle locale. Avec une dizaine d’employés seulement sur le plancher, alors qu’elle en nécessiterait au minimum 25, l’entreprise doit user de créativité pour arriver à survivre. Conséquence directe, les délais de commande ont été augmentés; passant de deux semaines à un mois. « Nous devons déplacer les employés dans la chaîne de montage. Par exemple, durant une semaine nous pouvons faire uniquement de la coupe, puis la semaine suivante seulement de l’assemblage », détaille Ariane Mailhot.

Pour attirer du personnel, Léo Mailhot inc. offre le transport entre Joliette et ses installations de Saint-Alexis, mais cette offensive a donné bien peu de résultats. L’entreprise a aussi approché les centres d’aide pour les immigrants, les femmes, les autochtones. Elle s’est tournée vers une quantité innombrable de ressources dans la région pour y recruter des employés, sans résultats.

L’entreprise a même investi 2 M$ dans une nouvelle chaîne de montage sur mesure visant à réduire les efforts physiques nécessaires pour la manipulation des boîtes à légumes. Avec cette innovation, le travail devient accessible à un plus grand nombre de personnes, aux femmes notamment. Or, sans personnel pour l’opérer, celle-ci demeure à l’arrêt. « Il nous manque au minimum huit employés pour mettre la ligne en marche », soutient Mme Mailhot.

Léo Mailhot

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Léo Mailhot inc. a investi 2 M$ dans une chaîne de montage sur mesure qu’elle ne peut utiliser, faute de personnel pour l’opérer.

Bien que l’usine possède une capacité de production de 20 000 boîtes à légumes annuellement, Ariane Mailhot prévoit être en mesure d’en livrer tout au plus 3 à 5 000 cette année. À pareille date l’année dernière, la cour de l’entreprise était bondée de palettes et de boîtes à légumes. Cette année, le paysage est beaucoup plus désert. « Nous n’avons aucune avance dans les palettes et aucune boîte à légumes de faites. »

Le manque de main-d’œuvre se fait sentir depuis plusieurs années déjà. En revanche, si la situation continue de s’aggraver comme c’est le cas cette année, et si rien n’est fait pour que la législation entourant la venue de travailleurs étrangers soit allégée, l’équipe de Léo Mailhot inc. craint de ne plus être en mesure de répondre aux besoins de ses clients et d’entrer dans une décroissance. « On veut faire progresser l’entreprise, mais maintenant on s’en va dans l’autre sens. » Faute de résultats avec les stratégies de recrutement et devant l’impasse dans le traitement des demandes pour des travailleurs étrangers, l’entreprise se tourne peu à peu vers l’avenue de l’automatisation des procédés.

Avec l’espoir pour seule ressource, Ariane Mailhot entreprendra de rédiger ses demandes de main-d’œuvre étrangère pour l’an prochain dans les semaines à venir; alors même que les demandes de l’année en cours ne sont pas encore réglées.

Commentaires

7 juillet 2021

David Perreault

Bonjour offrez vous encore le service de transport de Joliette à chez vous, vous offrez combien l’heure $ je suis cariste est ce qu’il y a du travail pour ce type d’ouvrage ?

8 juillet 2021

Ariane Mailhot

Bonjour, Oui nous offrons toujours le transport entre Joliette et Saint-Alexis! N'hésitez pas à nous téléphoner pour toute informations sur les emplois disponibles et les conditions de travail. Il nous fera plaisir de prendre le temps de discuter avec vous. Les postes actuellement disponible: Journaliers de production et cariste. Merci :)

8 juillet 2021

Renelle Perreault

Cette entreprise a reprise vie après la mort du fondateur Léo Mailhot, grâce à ses fils. Une entreprise de chez nous avec des gens dévoués. Merci à vous tous mes cousins qui ont donné un peu ou beaucoup de votre vie, tout dépend, pour cette entreprise. Je suis contente d’avoir des gènes des Mailhot par ma mère. Mariette était fière de sa famille et de ces descendants.

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média