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16 juin 2021

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Près de 50 000 Lanaudois toujours orphelins de médecin de famille

Des dizaines de médecins manquants

:Ce projet vise entre autres à implanter l’enseignement du préexternat en médecine, soit les trois premières années du doctorat, à Rimouski et à Lévis.

©Photo Unsplash

Il manquerait au moins une centaine de médecins de famille dans la région afin de répondre adéquatement aux besoins de la population, selon l’AMOLL.

Selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière, environ 48 525 noms figuraient sur la liste d’attente du Guichet d'accès à un médecin de famille (GAMF) dans la région en date du 1er mai. Un chiffre qui n’a cessé de croître dans les dernières années. Pour combler les besoins de la région, ce ne sont pas moins de 100 médecins supplémentaires qui doivent venir y pratiquer, estime l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL).

Basé sur la moyenne nationale, un médecin assure la prise en charge de 1000 patients. En tout et partout, ce sont 93 000 personnes dans Lanaudière qui sont sans médecin de famille. « Même si certains ne sentent pas le besoin d’avoir un médecin de famille, ils présentent des besoins ponctuels lorsqu’un problème de santé survient », met en lumière le président de l’AMOLL, Marc-André Amyot.  Afin d’atteindre l’objectif fixé par le gouvernement provincial, soit d’offrir une consultation en temps opportun à tous ceux qui le nécessitent, Dr Amyot est d’avis que la cible de 100 médecins supplémentaires est très conservatrice. La réalité étant que les médecins de famille n’assurent pas que les consultations de leurs patients en cabinet.

« Les médecins de famille sont très sollicités. On leur demande d’être polyvalent. En plus de la prise en charge, ils sont appelés à donner du temps aux urgences, en CHSLD, auprès des patients hospitalisés, pour le maintien à domicile, en obstétrique, en gériatrie et aux soins palliatifs », énumère le médecin. Cela sans compter la pression additionnelle qu’a apportée la pandémie de COVID-19. Encore une fois, les médecins de famille ont été largement mis à contribution, malgré une pénurie déjà importante.

Raviver l’attrait pour la médecine familiale

Le faible attrait pour la médecine familiale chez les étudiants serait l’un des facteurs importants expliquant le retard dans la prise en charge de l’ensemble des Québécois en attente. « Cette année, 75 postes en médecine familiale n’ont pas été pourvus au Québec lors du jumelage des médecins résidents », mentionne le Dr Amyot. Un fait qu’il juge inquiétant. Selon lui, il est impératif de trouver des solutions afin de s’assurer que les étudiants en médecine se dirigent vers cette spécialité. Le nombre d’étudiants admis dans les facultés universitaires et le nombre de résidences en médecine familiale devraient également être revus à la hausse, croit le président de l’AMOLL.

Pour l’heure, l’arrivée de nouveaux médecins dans la région de Lanaudière suffit à peine à combler l’accroissement de la population chaque année. Une fois les départs à la retraite remplacés, il reste entre 100 et 150 médecins de famille à répartir dans tout le Québec.

Partager la pénurie

« Des médecins, il en manque partout. On se partage la pénurie, mais il y a des iniquités », déplore le Dr Amyot. Avec 0,78 médecin par 1000 de population, Lanaudière frôle le sommet du palmarès des régions du Québec les plus démunies à ce titre. Avec une population vieillissante, particulièrement dans le nord, et un important accroissement de la population au sud, « les besoins dans la région sont beaucoup plus grands que ce qu’estiment les autorités et on ne corrige pas suffisamment l’écart au besoin », soutient le président de l’AMOLL.

Questionnée à ce sujet, la ministre responsable de la région de Lanaudière et député de Berthier, Caroline Proulx, a plutôt avancé un manque à combler d’une vingtaine de médecins de famille pour la région. Malgré une situation jugée très difficile, particulièrement dans la MRC d’Autray, la ministre a assuré que le gouvernement gardait le cap sur le même objectif qu’il s’était fixé en 2018, ajoutant qu’en regard des travaux en cours, ce dernier était optimiste quant à la possibilité de l’atteindre très prochainement. « Nous n’accepterons pas qu’un grand nombre de Québécois restent sans médecin de famille, et nous continuons d’agir en ce sens. Notons que la pandémie a amené les médecins de famille et les professionnels en GMF à prendre part aux efforts nécessaires en ce temps de crise au Québec. Ceci étant dit, nous gardons le cap sur l’objectif d’offrir un accès rapide à un rendez-vous, même pour les personnes sans médecin de famille, pour celles et ceux dont l’état le nécessite », a-t-elle déclaré. À ce titre, davantage de contrats doivent être octroyés aux GMF pour accueillir la clientèle orpheline.

Une situation préoccupante, mais stable

Si la situation reste préoccupante, le CISSS de Lanaudière nuance en démontrant que celle-ci ne s’est toutefois pas aggravée au cours des dernières années. En effet, le CISSS de Lanaudière est parvenu à maintenir un taux de 82% de la population ayant un médecin de famille. « Malgré l'augmentation de la population, la prise en charge de nouveaux usagers se poursuit », explique-t-on. Des 30 postes de nouveaux facturants attribués par le ministère de la Santé et des Services sociaux dans la région, 29 ont été comblés cette année. Quatre postes de transfert de région ont aussi été pourvus.

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