15 novembre 2019

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

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©Photo archives

La Coalition SRA est prête à aller au front pour défendre l’intérêt des citoyens.

Une rencontre avec le conseil municipal de la municipalité de Saint-Roch-de-l’Achigan est également prévue le lundi 18 novembre. « Nous allons leur allouer le temps qu’ils demandent, mais je ne vois pas ce qu’on pourrait changer pour que ça fonctionne. Nous avons démontré clairement par voie de référendum que ça allait à l’encontre de l’intérêt public », a affirmé le maire de la municipalité, Yves Prud’homme. Rappelons que 96% des votants s’étaient exprimés en défaveur du projet le 11 août dernier. L’ancien ministre des Transports, Marc Garneau, avait par la suite émis un arrêté interdisant la construction de l’aéroport le 30 août. L’absence d’intérêt public ainsi que des lacunes dans le processus de consultation avaient notamment motivé la décision du ministre à l’époque.

À peine deux mois plus tard, le cauchemar semble sur le point de se répéter pour les résidents de la petite municipalité agricole. Ayant investi 1,6 M$ pour l’achat de la terre en bordure de l’autoroute 25, les promoteurs semblent déterminés à rentabiliser leur investissement. « S’ils avaient fait les choses correctement dès le départ, nous aurions pu consulter la population avant qu’ils n’achètent le terrain. Maintenant, ils n’ont qu’à le revendre ou à y faire de la culture maraîchère », suggère le maire Prud’homme.

Ce dernier dénonce par ailleurs les intentions mensongères des promoteurs. Dès le départ, ils ont vanté les impacts économiques bénéfiques pour la municipalité. Or, aucune étude propre au milieu n’avait été réalisée à cet effet. M. Prud’homme est plutôt d’avis que le choix de Saint-Roch-de-l’Achigan visait uniquement à accommoder les utilisateurs de l’ancien aéroport de Mascouche. Il a en effet suggéré au groupe de l’Aérodrome SRA d’aller s’installer à Sainte-Ambroise-de-Kildare, là où des installations déjà en place ont la capacité de recevoir leur projet. « Ils nous ont répondu que c’était trop loin de Laval et de Montréal », s’insurge-t-il. Satisfaire les intérêts d’un groupe restreint de personnes issues de l’extérieur de la municipalité au détriment des impacts négatifs sur la population à proximité de la piste, voilà l’opinion que se fait le maire au sujet des promoteurs. Tout comme ce fut le cas cet été, il encourage les citoyens à se mobiliser pour faire respecter leur voix.

Le retour des pancartes

Déjà, on peut voir resurgir les pancartes « L’aéroport : c’est non » qui avaient envahi le paysage achiganois l’été dernier. Consternée par cette deuxième offensive des promoteurs après une réponse au projet on ne peut plus claire des citoyens de Saint-Roch-de-l’Achigan, la Coalition SRA est prête à reprendre les mobilisations. « Même le premier ministre du Canada Justin Trudeau - que nous avons rencontré le 14 septembre dernier - s’est clairement engagé à ne pas autoriser le projet tant qu’il n’y aurait pas d’intérêt public. Qu’est-ce que les promoteurs n’ont pas compris ? », s’indigne le porte-parole de la Coalition SRA, Sébastien Marcil.

Il dénonce par ailleurs que les promoteurs s’affairent à planifier des rencontres privées avec de petits groupes d’individus, à l’abri du regard des citoyens en vue de redéposer une demande d’autorisation officielle auprès de Transports Canada. « En quoi ces rencontres privées vont-elles changer quoi que ce soit au refus massif des citoyens ? », se questionne M. Marcil. Différentes actions devraient être mises en œuvre par le groupe de citoyens opposés à l’implantation d’un aérodrome à Saint-Roch-de-l’Achigan dans les prochains jours.