13 juillet 2019

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

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©Photo Marie-Christine Gaudreau

Plus de 600 personnes se sont réunies à l’église de Saint-Roch-de-l’Achigan le 11 juillet pour la deuxième séance de consultation publique.

C’est devant une église bondée de gens de la communauté que les promoteurs de l’Aérodrome SRA ont tenté de convaincre les citoyens des bienfaits de leur projet pour la municipalité. Si les promoteurs ont choisi de quitter l’église sans répondre aux interrogations des citoyens malgré le tollé que cette décision ait soulevé, la Coalition SRA a tôt fait de prendre les rênes et de déconstruire les arguments apportés par les promoteurs. « J’ai honte, c’est désolant. Ça en dit long sur le type de citoyen corporatif avec lequel on va avoir à faire », a commenté le porte-parole de la Coalition SRA, Sébastien Marcil, au départ précipité des promoteurs.

Représentée par Sébastien Marcil et Francis Allard, la coalition des citoyens opposés à l’aérodrome a peint un portrait beaucoup plus sombre du projet d’implantation d’un aérodrome à Saint-Roch-de-l’Achigan. Bien qu’ils n’aient pas eu à faire d’exercice de persuasion, la foule s’affichant explicitement en défaveur du projet, les deux représentants ont offert une projection étoffée des retombées négatives et des risques encourus par l’arrivée d’un aérodrome dans la municipalité.

©Photo gracieuseté

Malgré la pluie torrentielle, 300 personnes ont participé à la manifestation avant la séance.

Retombées négatives

À leur sens et selon les recherches qu’ils ont menées, les 25 000 mouvements annuels estimés auraient un impact significatif sur la valeur des résidences environnantes qui partirait en chute libre, en plus de causer d’importantes difficultés aux propriétaires pour la vente. La présence d’un aérodrome se solderait par une perte économique tant pour les citoyens que pour la municipalité, estiment messieurs Allard et Marcil.

Ils soutiennent également qu’on banalise l’importance du bruit émanant des mouvements aériens. Un extrait vidéo enregistré à proximité de l’aéroport de Neuville démontrant un niveau sonore de 67 décibels a été présenté. Or, les promoteurs ont plutôt parlé d’un maximum de 55 décibels au plus près de la piste. Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé, à partir de 55 décibels, un bruit extérieur en zone résidentielle est suffisant pour causer une gêne ou une nuisance sérieuse durant la journée et la soirée.

Compte tenu de l’emplacement projeté de l’aérodrome en bordure de l’autoroute 25 et de l’offre commerciale restreinte dans la municipalité, les présentateurs en sont arrivés à la conclusion que les activités de l’aérodrome n’engendreraient pas de retombées significatives pour la municipalité. Francis Allard, lui-même entrepreneur, déplore que les promoteurs daignent présenter des études vieilles de dix ans, effectuées dans un autre environnement qui ne rejoint en aucun point la situation actuelle pour défendre leur projet. « C’est un vulgaire copié-collé des études de l’Aéroport de Mascouche. Les promoteurs n’ont fait aucune étude qui tienne compte de la réalité de Saint-Roch-de-l’Achigan », s’indigne Francis Allard.

Sébastien Marcil ne s’est pas gardé de soulever que le refus de répondre aux citoyens dressait un bien triste tableau de ce qui adviendrait des plaintes que recevraient les promoteurs une fois l’aérodrome installé. Rappelons que les gestionnaires de l’aérodrome sont responsables de recevoir et de traiter les plaintes des citoyens. Sur ce point, les promoteurs avaient plus tôt proposé de mettre sur pied un comité de gestion incluant un représentant du conseil municipal et un représentant citoyen. La suggestion n’a néanmoins pas semblé rassurer l’assemblée.  

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Francis Allard et Sébastien Marcil ont animé une présentation faisant la déconstruction du projet d’Aérodrome SRA.

Unanimité

À Saint-Roch-de-l'Achigan et dans les municipalités environnantes, personne ne semble vouloir de l'aérodrome. Plusieurs représentants du secteur ont participé à la marche et assisté à la séance afin de réitérer leur appui au camp du non. Parmi eux, le député fédéral de Montcalm, Luc Thériault, le député provincial de Rousseau, Louis-Charles Thouin, le préfet de la MRC de Montcalm, Pierre La Salle, le maire de la municipalité, Yves Prud’homme, ainsi que le préfet suppléant et maire de Saint-Lin-Laurentides, Patrick Massé, étaient sur place pour appuyer les citoyens. Des gens des municipalités sont venus témoigner leur soutien aux Achiganois. La MRC des Moulins était même représentée par la conseillère municipale à la Ville de Terrebonne, Nathalie Bellavance. Elle a annoncé leur appui contre le projet d’aérodrome.

« Je tiens à vous féliciter pour votre civisme. La séance s’est déroulée sans débordement malgré le geste déplacé de ces messieurs » a adressé le maire Prud’homme aux quelques 600 personnes présentes. Il a rappelé aux citoyens l’importance d’exercer son droit de vote massivement le 11 août prochain pour faire entendre la voix de Saint-Roch-de-l’Achigan au ministre Garneau. Un vote par anticipation se tiendra le 4 août.

Entre-temps, la Coalition SRA poursuit ses actions, notamment en faisant du porte-à-porte. La plateforme Web non-aérodrome.ca a été mise en place pour tenir les citoyens informés des dernières nouvelles concernant le projet et de la mobilisation qui l’entoure.

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Après la présentation, le promoteur Yvan Albert et son équipe ont quitté l'église, refusant de répondre aux questions des citoyens.