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28 juin 2019

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Un référendum consultatif sera tenu

Aérodrome Saint-Roch-de-l’Achigan

front commun des élus Aérodrome SRA

©Photo archives - Marie-Christine Gaudreau

Les élus font front commun devant le gouvernement fédéral pour faire freiner le projet d’aérodrome à Saint-Roch-de-l’Achigan

AÉRODROME. Après une séance d’information qui s’est déroulée dans une atmosphère de vive tension le 20 juin dernier, les élus ont vu la nécessité de faire front commun pour interpeller le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, dans le projet d’implantation d’un aérodrome à Saint-Roch-de-l’Achigan. Mis devant l’urgence d’agir, le maire Yves Prud’homme a annoncé qu’il y aurait un référendum consultatif cet été.

Le député fédéral de Montcalm, Luc Thériault, le député provincial de Rousseau, Louis-Charles Thouin, le préfet de la MRC de Montcalm, Pierre La Salle, le maire de la municipalité, Yves Prud’homme et le président de l’Union des producteurs agricoles de Lanaudière, Marcel Papin, se sont réunis en conférence de presse le 27 juin pour informer la population des actions qui seraient prises pour freiner le projet.

 

Considérant la grogne déclenchée par le projet d’aérodrome, le conseil a tenu une assemblée extraordinaire le 25 juin pour réagir aux événements. « Il a été décidé unanimement de tenir un référendum consultatif le 11 août à l’hôtel de ville. Il y aura un vote par anticipation une semaine au préalable », a déclaré le maire Prud’homme sous les acclamations de la foule.

 

Il a insisté sur l’importance d’y participer pour faire entendre la voix de Saint-Roch-de-l’Achigan au ministre Garneau. Selon le calendrier des promoteurs, la période de consultation prendra fin le 5 août. Dès lors, le ministre pourra donner son aval au projet. Les travaux pourraient débuter dès le 9 septembre. « Nous allons demander au ministre d’attendre le résultat du référendum pour rendre sa décision », a affirmé le maire.  

 

« Il va falloir agir vite », a ajouté le député de Montcalm, Luc Thériault. De son avis, il est insensé que le promoteur soit celui qui fait les recommandations au ministre. Il a donc interpellé le ministre Garneau à venir rencontrer le front commun d’élus et le front commun citoyen sur le terrain plutôt que de se fier sur un rapport biaisé par les promoteurs. « Il verra bien que les gens de Saint-Roch-de-l’Achigan n’en veulent pas! » Le registre en circulation depuis le 20 juin a déjà recueilli plus de 1000 signatures de citoyens qui s’opposent au projet.

 

De son côté, le préfet de la MRC de Montcalm, Pierre La Salle, s’insurge qu’une loi fédérale puisse balayer du revers de la main les lois provinciales et les réglementations municipales. «  On se bat depuis des années pour obtenir des grenailles de développement en zone agricole et c’est très difficile. Tout à coup, quelqu’un arrive de l’extérieur avec un projet et il prend 35 hectares de bonnes terres agricoles sans consulter la MRC, la Ville et prendre compte des lois sur la protection du territoire », a-t-il tonné.

Luc Thériault Yves Prud'homme

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Le maire Yves Prud’homme a annoncé la tenue d’un référendum consultatif le 11 août prochain.

Projet de loi

 

À ce sujet, le député de Montcalm, Luc Thériault, a rappelé que le Bloc Québécois a déposé un projet de loi à la dernière session parlementaire pour modifier ce cadre réglementaire et faire en sorte qu’on tienne compte des communautés locales et des divers paliers de gouvernance. « Ils avaient la chance de changer la loi et ils ont voté contre », a scandé M. Thériault.

 

Le député bloquiste se souvient des propos tenus par Justin Trudeau en janvier 2013 par rapport à la décision rendue par la conservatrice Lisa Raitt dans le dossier de l’aéroport de Neuville. « C’est une responsabilité fédérale, mais il faut absolument que ça passe par l’ouverture et une compréhension des enjeux sur le terrain. Il va falloir qu’on ait un gouvernement qui respecte plus les préoccupations des gens sur le terrain », aurait-il déclaré. Luc Thériault dénonce que ce ne soit pas le scénario auquel on assiste depuis son élection en 2015.

 

Du côté de l’Union des producteurs agricoles, on craint le pire. « Une pareille intrusion en zone agricole, on a peur que ce ne soit qu’un commencement. Qu’est-ce que ce sera après? », se questionne le président de l’UPA Lanaudière, Marcel Papin. Il déplore que les outils que les producteurs se sont donné beaucoup de mal à bâtir soient ignorés à Ottawa.

 

conférence aérodrome SRA

©Photo archives Marie-Christine Gaudreau

Aux yeux des citoyens, le projet d'aérodrome n'est pas d'intérêt public.

Mouvement citoyen

 

Si le projet en déplaît aux élus du secteur, c’est d’abord et avant tout que les citoyens du secteur s’insurgent de cet aérodrome qui va totalement à l’encontre de l’intérêt public. Dans la municipalité, les gens s’activent pour faire valoir leur point de vue. Sébastien Marcil, fervent défenseur du « non » a rapidement rassemblé une centaine de citoyens mécontents par le biais d’un groupe Facebook. « Nous avons déjà commencé à faire du porte-à-porte, nous distribuons des pancartes », a-t-il indiqué.  Il est d’avis que chaque citoyen doit mettre sa pierre dans le mur que la communauté dresse devant le gouvernement fédéral. « C’est un projet qui n’est pas crédible au niveau économique, au niveau de l’environnement, au niveau de la sécurité et même au niveau des promoteurs », renchérit-il.

 

Pour Alexandre Caron, propriétaire du Camping Horizon situé à 1,5 km de la piste, le projet d’aérodrome met son entreprise en péril. « Je vends du repos, de la tranquillité, du plaisir. Avec des avions au-dessus de la tête, je ne peux plus offrir ça », se désole-t-il. Il remarque que déjà la réticence se fait sentir chez les potentiels acheteurs de terrains. Il craint que le bruit causé par le trafic aérien vienne perturber ses activités. « Mon camping deviendra inévitablement un point de référence dans la trajectoire des avions. Ça va être une autoroute à la journée longue », dénonce-t-il.

 

Avant le référendum du 11 août, la municipalité tiendra une deuxième séance de consultation le 11 juillet à 19h au sous-sol de l’église. Les élus invitent la population à participer en grand nombre.

 

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