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17 mai 2019

Une CTA, une option à découvrir

Coopérative de travailleurs autonomes

Evan Murray

©Photo gracieuseté

Evan Murray, directeur régional de la CDRQ, admet que l’option de la coopérative de travailleurs autonomes devrait être considérée comme alternative lorsque vient le temps de vendre une entreprise.

ENTREPRENEURIAT. Dans une société où il est parfois difficile de dénicher une relève au sein d’une entreprise, une option, méconnue des propriétaires, s’offre à eux : une coopérative de travailleurs autonomes (CTA).

Directeur régional dans Lanaudière pour la Coopérative de développement régional du Québec (CDRQ), Evan Murray, a entamé son exposé sur son fonctionnement en expliquant qu’à la base, une CTA pense aux employés. « En principe, on crée une coopérative, qui achète les parts de l’entreprise et devient actionnaire, mais à l’intérieur, il y a tous les employés qui auront participé à ce rachat. »

Le procédé d’implantation prend environ deux ans. La CDRQ évalue son potentiel avec le cédant. Si l’avenue semble bonne, elle prépare le dossier et le présente ensuite aux travailleurs. Advenant le cas que le projet soit viable, elle établit le plan de match pour les deux parties.

« On détermine la valeur de la compagnie et on ne demande pas aux employés d’injecter 15 000 $ de leurs poches d’un coup. Le procédé se fait par prélèvement sur leur paie pour une durée déterminée. Il n’y a aucune caution personnelle et on s’adapte à leurs aspirations », ajoute-t-il.

Enfin, un conseil d’administration est formé. Un mandataire sera élu et participera aux décisions stratégiques de l’entreprise à la table. Le pourcentage d’actions augmentera chaque année jusqu’à ce que la transaction soit conclue.

Une foule d’avantages

 

Evan Murray ne s’en cache pas; il y a une foule d’avantages à adhérer à une coopérative de travailleurs autonomes. Prêchant pour sa paroisse, il a énuméré une longue liste, en débutant avec l’effet de rassemblement.

À ses yeux, le fait de requérir à une CTA augmente le sentiment d’appartenance du groupe au sein de l’entreprise. « C’est un outil de mobilisation. On sent la solidarité entre les employés. Pour la compagnie, le recrutement se fait tout seul. Dans un contexte de rareté de la main-d’œuvre, lorsque le président a à cœur le souci de ses travailleurs, elle gagne des points. Tout le monde en bénéficie », explique-t-il.

L’aspect monétaire entre également en ligne de compte. Les travailleurs, en devenant copropriétaires de l’entreprise, ont accès à ses dividendes. De plus, puisque le gouvernement a appliqué des mesures afin d’encourager la main-d’œuvre à investir, plusieurs avantages fiscaux sont à leur disposition.

« Pour l’entrepreneur, il partage ainsi le risque avec ses employés. Quant à lui, il choisit le rythme de remboursement qui lui plait. Il n’est pas d’ailleurs obligé de mettre sa maison en garantie », renchérit-il.

De plus, impliquer les employés dans le processus décisionnel permet une plus grande transparence. « Ils comprennent maintenant la réalité de l’entreprise en voyant les chiffres », indique-t-il.

Des exemples gagnants

 

Au Québec, il existe une cinquantaine de coopératives de travailleurs autonomes au Québec. Lanaudière en détient cinq.

Bien qu’il en existe peu dans la province, Evan Murray souligne que depuis un an, les dossiers s’accumulent sur son bureau. « Pas moins de 25 entreprises nous ont approchés cette année. »

Les secteurs possédant une main-d’œuvre avec une haute valeur ajoutée, notamment dans le domaine des technologies informatiques, sont le plus souvent ciblés. Toutefois ce n’est pas toujours le cas.

En novembre 2018, le Domaine Paradis à Notre-Dame-de-Lourdes est devenu la Coop Mobile après que les résidents se sont ralliés pour racheter le terrain sur lequel se trouvait leur domicile. Sur le point d’être évincés parce que le système de traitement des eaux usées ne répondait pas aux normes gouvernementales, ils sont devenus propriétaires de leur terrain en novembre 2018.

« Ils ont racheté l’entrepreneur et ils n’étaient plus en mode survie. Ils étaient à présent maîtres chez eux », lance de directeur régional du CDRQ.

La formule peut aussi s’appliquer à un service de proximité. Il a cité l’exemple d’un commerce à Saint-Norbert, où ce sont les fournisseurs qui ont racheté les propriétaires. « Pour eux, c’était une valeur ajoutée de garder le magasin en vie », rapporte-t-il.

Enfin, il conclut en mentionnant que la plupart des entrepreneurs ne sont pas préparés lorsque vient le temps de la retraite, n’ayant pas de plan. Il estime que le choix d’une CTA devrait être considéré. « Cela ne coûte pas grand-chose de poser la question. »

 

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