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12 juin 2017

Elle a dénoncé son père

JUSTICE. Une jeune femme dont le père a écopé de quatre mois de prison pour l'avoir violentée et attouchée en plus de lui avoir fourni de la drogue affirme qu'il a été « libérateur » pour elle de le dénoncer et « conseille aux autres » d'en faire autant.

« C'est lourd, c'est difficile, mais c'est une bataille qui en vaut la peine », assure Marie-Ève Lemire, aujourd'hui âgée de 25 ans.

« Donner le “boost” »

Avec son témoignage, la jeune femme espère donner le courage à d'autres personnes victimes de gestes criminels de prendre la voie judiciaire.

« Je voulais que ça paraisse quelque part. Je veux donner le “boost” à quelqu'un de le faire », explique-t-elle.

Un faux mur

Il y a trois ans, en août 2014, Marie-Ève Lemire, poussée par le fait qu'elle était devenue mère de deux fillettes, a décidé de porter plainte contre son père, Daniel Lemire, 54 ans de Saint-Lin-Laurentides.  

« On a l'impression de rentrer dans un mur de béton quand on dénonce parce qu'il y a plein de choses qui viennent de tomber en même temps, explique-t-elle. Ensuite, tu te rends compte que non, ce n'est pas un mur de béton, c'est un faux mur et que le mauvais est tombé. C'est le bon qui reste. »

Long processus

Un long processus judiciaire s'est alors amorcé.

Il a pris fin le 9 juin au palais de justice de Joliette quand Daniel Lemire a été envoyé en prison pour quatre mois après avoir été déclaré coupable, en février,  de voies de fait, de voyeurisme et d'attouchement sexuel envers sa fille ainsi que de trafic de cannabis et de GHB.  

Il doit aussi s'inscrire pendant 20 ans au registre des délinquants sexuels.

Réaction « démesurée »

En 2005, alors qu'elle n'avait que 13 ans, Marie-Ève Lemire a révélé à son père qu'elle avait eu sa première relation sexuelle complète avec un garçon.  

Daniel Lemire a réagi de manière « démesurée en lui empoignant la gorge » et « la faisant monter de trois marches », explique la procureure de la poursuite, Me Valérie Michaud.

Dans son bain

Quelques années plus tard, la jeune femme, qui avait atteint l'âge de 16-17 ans, a surpris son père en train de l'observer alors qu'elle était dans son bain.

Cette même année, elle est revenue de l'école en pleurant parce qu'elle avait été victime de blagues concernant sa poitrine. Son père lui a alors demandé pourquoi elle pleurait et il lui a demandé de lui montrer sa poitrine.

« Il a ouvert son chandail. Elle s'est caché les seins avec les mains et il lui a enlevé les mains pour voir ses seins », explique la procureure de la poursuite.

Daniel Lemire a aussi fourni du cannabis à sa fille plusieurs fois par semaine pendant plusieurs années. Il lui a aussi fourni à quelques reprises du GHB.

« Il disait qu'il aimait mieux qu'elle fasse ses expériences avec lui qu'avec de jeunes garçons », indique Me Michaud.

Sentiment de justice

Bien que son père ait exprimé bien peu d'empathie pour elle en regard des gestes qu'il a posés, Marie-Ève Lemire espère qu'il « va réfléchir en prison ».

« Il va avoir le temps d'avoir des remords », lance-t-elle.

Chantal Servant, la mère de Marie-Ève Lemire et ex-conjointe de l'accusé, aurait aimé une peine plus sévère.

« J'en aurais donné plus, [mais] juste les premiers jours, je sais que ça va être difficile pour lui », témoigne celle qui a apporté son soutien à sa fille pendant le processus judiciaire.

« Je l'ai encouragée à dénoncer quand elle me l'a dit », indique Chantal Servant.

Continuer sa guérison

Pour Marie-Ève Lemire, la sentence de son père lui donne maintenant le « “boost” de continuer » sa guérison, elle qui subit encore de lourdes conséquences de ce qu'elle a vécu.

« Pour l'instant, je suis sur une bonne pente. J'y vais un jour à la fois », confie-t-elle.

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