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10 janvier 2024

Antoine Pelletier - apelletier@medialo.ca

Un premier livre pour Charlie Kate Gariepy

Saint-Jacques

Une résidente de la municipalité de Saint-Jacques vient de sortir son tout premier recueil de nouvelles intitulé Journal d’une traînée. À l’occasion du lancement qui a eu lieu à la Bibliothèque Marcel-Dugas le 17 décembre dernier, L’Action s’est entretenu avec Charlie Kate Gariepy pour en savoir davantage à propos de son nouvel ouvrage.

À 34 ans et en tant que mère au foyer responsable de six enfants ayant des besoins particuliers, Charlie Kate Gariepy sentait l’envie depuis quelque temps déjà de s’offrir quelque chose à elle, pour son propre plaisir. Quoi de mieux que de commencer la rédaction d’un livre, qui lui permettrait du même coup de se réaliser professionnellement? 

« Depuis l’âge de 17 ans, mon métier, c’est d’être mère. Bien que je trouve ça extraordinaire, j’avais envie de me réaliser en tant que femme, puis de posséder quelque chose qui m’appartient », a-t-elle expliqué. De là est venue l’idée d’un projet qui allait devenir Journal d’une traînée quelque temps plus tard. 

Démystifier le travail du sexe 

Journal d’une traînée, c’est l’histoire d’une travailleuse du sexe qui s’identifie comme étant pansexuelle. Chaque nouvelle du recueil raconte une rencontre unique relatant de toute la diversité des pratiques existant dans ce domaine.

Charlie Kate Gariepy

©Photo gracieuseté

Charlie Kate Gariepy, autrice de Journal d’une traînée.

Charlie Kate Gariepy

©Photo gracieuseté

Journal d’une traînée est un recueil de nouvelles traitant du sujet du travail du sexe.

« Le premier chapitre, c’est le plus intense. J’ai décidé de le mettre au début, parce que je me suis dit que si le lecteur était capable de passer au travers, il pourrait traverser tous les autres. Il raconte une rencontre avec un homme religieux : un prêtre », a détaillé l’autrice. 

Un des objectifs de Charlie Kate, en écrivant son ouvrage, était de briser certains tabous et, du même coup, déstigmatiser le sujet du travail du sexe. Abordant des thèmes de soumission, de BDSM ou encore de jeux de rôle, l’écrivaine a réussi à peindre un large portrait du spectre de la sexualité féminine. 

Sources d’inspiration 

Lorsqu’on lui a demandé ce qui l’avait amenée à écrire sur ce sujet, Charlie Kate a indiqué avoir puisé dans son entourage. « J’ai autour de moi beaucoup de gens qui ont une sexualité hors norme, donc c’est sûr que ça a été une bonne source d’inspiration. J’ai aussi travaillé avec une coach de vie sexuelle, Catherine, qui est extraordinaire et qui a pu m’aider à comprendre certaines pratiques que je ne connaissais pas. » 

Après 18 histoires écrites pour son recueil, l’autrice a admis avoir apprécié les nouvelles idées apportées par sa collaboratrice. Elle a expliqué : « C’est son métier à elle de parler de sexualité et de diversité sexuelle, j’ai donc pu aller chercher de l’inspiration de son côté. » 

Une ressource que Charlie Kate a toutefois tenté d’éviter lors de la rédaction de son livre, c’est la pornographie. « Elle est souvent faite par des hommes, pour des hommes. Considérant qu’on parle de sexualité féminine dans mon ouvrage et que les gens qui lisent généralement de la littérature érotique, ce sont des femmes, je voulais éviter de tomber dans des stéréotypes de la pornographie. » 

Processus bourré d’embûches 

Étant donné le sujet principal abordé par Charlie Kate Gariepy dans son livre Journal d’une traînée, elle n’a pu passer sous silence le processus ardu qu’elle a dû traverser relativement à la publication de son ouvrage. Elle a entre autres donné l’exemple concret de son manuscrit toujours non lu par une maison d’édition, plus d’un an après son envoi. « Malheureusement, les maisons d’édition prêtes à recevoir mon sujet au Québec sont très peu nombreuses. » 

Après plusieurs refus d’édition, l’écrivaine a finalement pris la décision de sortir son recueil de nouvelles sous son entière responsabilité. Ce qu’elle ne savait pas alors, c’est que même l’autoédition lui mettrait des bâtons dans les roues.  

« J’ai dû me tourner vers Amazon pour la vente de mon livre, parce qu’en autoédition, rares sont les libraires qui vont accepter la distribution. J’ai voulu faire affaire avec une compagnie qui aide les auteurs en autoédition. En mentionnant le sujet de mon livre pour une estimation des coûts du processus, j’ai tout de suite fait face à un refus. Normalement, une compagnie d’autoédition ne refuse presque personne, à moins d’un script vraiment atroce ou de piètre qualité. Dans le cas de mon manuscrit, on n’a même pas voulu le lire en raison du sujet du travail du sexe. » 

Jour J 

À la suite de tous ces défis, qu’elle aura réussi à surmonter avec brio, Charlie Kate Gariepy avait hâte de pouvoir enfin partager ses récits avec le public. « Mon livre s’adresse à des gens de 18 ans et plus. Hommes, femmes ou entre les deux, tous peuvent s’attendre à y lire un brin d’humour générationnel. Je cite par exemple Radio Enfer et Une galaxie près de chez vous. J’y ai mis beaucoup de moi, et moi, j’ai 34 ans, donc il faut s’attendre à des références de ma génération. Sinon, mon livre reste accessible à tout le monde, à défaut d’avoir un esprit ouvert. » 

La date du lancement officiel du livre à la Bibliothèque Marcel-Dugas a été dûment choisie puisqu’elle concordait avec la journée internationale de lutte contre les violences faites aux travailleuses du sexe. À travers le personnage fictif de son ouvrage, Charlie Kate Gariepy contribue à réduire les jugements face à une profession encore aujourd’hui taboue. Depuis le 17 décembre, il est possible de se procurer Journal d’une traînée directement sur Amazon.

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